Les modes de chasse
On peut considérer qu’il y a en France six façons de chasser les bécassines :
au chien d’arrêt,
avec un retriever-leveur,
à la botte sans chien
en battue,
à l’affût
à la passée.
La chasse au chien d’arrêt, surtout s’il s’agit d’un grand quêteur an glais (setter ou pointer) ne se conçoit que sur des territoires étendus et relativement ras où le chien pourra donner la mesure de ses capacités, comme les marais de Carentan, les pentes montagneuses du Cantal, le plateau de l’Aubrac, le Marais breton…
L’utilisation d’un retriever-leveur sera idéale dans les roselières aménagées en platières. Il est indispensable d’avoir un excellent « retrouveur »dans des étendues de phragmites serrés, plus hauts que la tête. En tant que « leveur », le chien battra soigneusement les platières et fera voler les bécassines sourdes ou les « normales » un peu paresseuses. Les territoires les plus concernés sont, entre autres, les marais du Nord–Pas–de-Calais–Picardie, les roselières de la baie de Seine, les bords d’étangs ou de lacs.…
Sans chien, on peut chasser partout, mais à condition que le terrain soit ras, car dans une végétation fournie le gibier serait perdu en quasi-totalité, ce qui n’est pas acceptable. Par ailleurs les bécassines sourdes ne seront levées que très occasionnellement.
La battue se pratique en petit groupe, dans des lieux peu accidentés, où les bécassines sont inapprochables. C’est notamment le cas des champs inondés du Finistère ; cette technique est également habituelle dans certaines chasses de la Manche, de la Vendée ou de la Gironde.
L’affût consiste à se camoufler dans un endroit d’où l’on a délogé de nombreuses oiselles en y arrivant et à attendre qu’elles reviennent, ce qui, quand c’est le cas, offre des opportunités de coups de fusils inoubliables (par leur difficulté !).
La passée enfin, qui n’est jamais qu’un affût aux heures crépusculaires, est peu productive, mais merveilleuse sur le plan des sensations qu’elle procure : des oiseaux imprévus qui chutent brutalement à côté de vous, des cris de bécassines invisibles, des minutes d’émotion intense. Il faut toutefois savoir qu’en tirant ainsi les oiselles, au moment où elles arrivent sur leurs lieux de nourrissage, on stérilise ceux-ci pour plusieurs jours.
Notons enfin, pour la bannir avec horreur, une septième et ultime méthode de « prélèvement » des bécassines : il s’agit du tir au posé depuis un affût d’où un chasseur (le nom est inapproprié) fusille les oiseaux venus se nourrir sur un « platain », endroit qu’il a spécialement aménagé. Ceci n’est pas illégal, pas plus que de tirer un lièvre au gîte, un faisan branché ou une bécasse piétant devant le chien…
Quant à nous, nous considérons cette pratique comme un véritable braconnage éthique et contraire à notre charte.
En raison de la situation actuelle, la BOURSE DES TERRITOIRES est suspendue jusqu'à nouvel ordre.